CENTRO PRO UNIONE N. 60 - Fall 2001 ISSN: 1122-0384 semi-annual Bulletin In this issue: Letter from the Director ...................................................p. 2 Le défi d’une Charte Œcuménique au sein de la Conférence des Églises Européennes (KEK) Viorel IoniÛ~ .....................................................p. 3 La «Charta Oecumenica»: una nuova sfida per le Chiese in Europa Aldo Giordano ....................................................p. 9 A Bibliography of Interchurch and Interconfessional Theological Dialogues Sixteenth Supplement (2001) ........................................... p. 14 Centro Pro Unione - Via S. Maria dell'Anima, 30 - 00186 Rome, Italy A Center conducted by the Franciscan Friars of the AtonementDirector's Desk Once again we had a very interesting and diverse group of students for our annual Summer course: “Introduction to the Ecumenical & Interreligious Movements from a Roman Catholic Perspective”. Students came from as far away as Malaysia, the Philippines, Hong Kong, Europe, Africa and North America. Obviously with this mix there were exciting and challenging exchanges which helped make the course valuable for both students and professors. In spite of the actual world situation as we go to press we have every intention of holding our course again in 2002 from June 24 to July 12. For your convenience we have enclosed a flyer and application form. This Fall’s activities began with a conference given by Dr. Margaret O’Gara, Professor of Theology in the Faculty of Theology at the University of St. Michael’s College, Toronto, member of the Disciples of Christ- Roman Catholic International Commission and the Lutheran-Roman Catholic International Commission on Unity and Consultor at the Tenth Assembly of the Synod of Bishops. Dr. O’Gara’s lecture was entitled: “The Ministry of the Bishop in Ecumenical Dialogue”. Several bishops and other members of the Synod were present which made for an excellent discussion after her talk. This year’s Fr. Paul Wattson/Mother Lurana White lecturer will be Dr. Anna Marie Aagard, professor emeritus of systematic theology at the University of Aarhus, Denmark. Her lecture: “In Defense of the Body: Writings on ‘Being Church’ in Ecumenical Conversation” will be held on December 13, 2001. As is our custom, we continue our celebration on the following evening, with a concert offered by our good friend, Maestro Serguej Diatchenko and the Orchestra of the Academy “ART MUSIC” with music of Mozart and Vivaldi. Invitations are enclosed in this Bulletin. In this Bulletin we offer our readers the texts of two lectures given on the occasion of the signing of the “Charta Oecumenica”. The document is the result of a long process of building new and deeper relationships in Europe. In addition, we are pleased to offer the sixteenth supplement of our on-going bibliography of Interchurch and Interconfessional Theological Dialogues. The Conferences which the Centro Pro Unione is organizing this year are around the theme of Prayer Book revisions as a way to Christian Unity. Experts from many traditions will offer their insights into the processes that their churches employed in the recent revision of prayer books and liturgies, and the spirituality and ecclesiology that is contained therein. We wish to bring several events to the attention of our readers that are to take place in the Fall. The Centro has collaborated with other ecumenical centers and theological faculties in the planning and presentation of these ecumenical events. The first is a joint colloquium organized around the themes: “Justification, Churches, Sacraments. Perspectives following the Catholic-Lutheran Declaration” to be held at the Pontifical Atheneum S. Anselmo and the Waldensian Faculty of Theology from October 29-31, 2001. The other international meeting is the “Third Farfa Symposium on Ecumenism & Spirituality” to be held from November 14-18, 2001 at the International Bridgettine Centre of Farfa. Lastly our Italian speaking readers will find information about prayer resources for the Week of Prayer for Christian Unity whose theme is “With you is the Fountain of Life” (Ps 36:5-9) at the end of this issue of the Bulletin. This periodical is indexed in the ATLA Religion Database, published by the American Theological Library Association, 250 S. Wacker Dr., 16th Floor., Chicago, IL 60606 (http://www.atla.com). Please note our new fax number is: (+39-06) 6813-3668. For more information on our activities, visit us at: http://www.prounione.urbe.it James F. Puglisi, sa DirectorN. 60 / Fall 2001Bulletin / Centro Pro Unione 3 Centro Conférences CCCC Le défi d’une Charte Œcuménique au sein de la Conférence des Églises Européennes (KEK) Viorel IoniÛá Secrétaire aux Études de la KEK (Conférence donnée au Centro Pro Unione, mercredi, le 16 mai 2001) I.1. L’idée d’une Charta Oecumenica a son origine dans la recommandation du deuxième Rassemblement Œcuménique Européen à Graz (23-29 juin 1997) adressée aux Églises de l’Europe pour que celle ci “rédigent une charte commune des droits et devoirs œcuméniques fondamentaux, et qu’elles se mettent d’accord sur une série de directives, règles et critères, afin d’aider les Églises, leurs responsables et tous leurs membres, à distinguer entre le prosélytisme et le témoignage chrétien, entre le fondamentalisme et la vraie fidélité à la foi, et de donner enfin aux relations entre Églises majoritaires et minoritaires une forme qui s’accorde avec l’esprit œcuménique” 1 . Suivant cette recommandation le Comité conjoint de la KEK et du CCEE a décidé lors de sa réunion à Rome (Cité du Vatican, du 19 au 22 février 1998) “d’inviter leurs organisations respectives à se mettre en route vers une Charte Œcuménique”. Les recommandations du Comité conjoint réuni à Rome précisaient entre autres le caractère et la teneur de cette Charte, qui devraient être un document “relativement court ... qui ne soit pas dogmatique ni canonique, ni une déclaration politico- internationale; dont les sources soient l’Écriture Sainte, des accords œcuméniques déjà réalisés et des déclarations des Églises sur l’œcuménisme”. Comme première étape sur cette voie, le Comité conjoint a recommandé de nommer un groupe de travail composé de 8 personnes chargées d’élaborer un avant-projet de charte. Ce groupe de travail, réuni à Cartigny, près de Genève, du 22 au 24 octobre 1998, a rédigé un avant-projet, qui fut présenté au Comité conjoint. A l’occasion de sa réunion du 4 au 7 mars 1999 à Guernesey, le Comité conjoint de la KEK et du CCEE avait recommandé de débattre de l’avant-projet de texte pour la Charta Oecumenica dans un contexte plus large, avant de l’adresser aux Églises et aux Conférences épiscopales. Faisant suite à cette recommandation, la KEK et le CCEE ont organisé une consultation réunissant près de 50 participants de quelques Églises membres de la KEK et Conférences épiscopales d’Europe. Le colloque eut lieu à la Retraite des Sœurs de la Charité à Graz, du 30 avril au 3 mai 1999. Y participèrent: 17 représentant(e)s des Conférences épiscopales en provenance des pays suivants: Angleterre et Pays de Galles, Autriche, Bosnie- Herzégovine, République tchèque, Croatie, France, Allemagne, Grèce, Suisse, Irlande, Espagne, Italie, Hollande, Russie, Suède, Slovaquie et Ukraine; étaient présents également 13 représentant(e)s d’Églises membres et d’organisations associées de la KEK: l’Église méthodiste unie d’Europe centrale et du Sud, l’Église évangélique d’Allemagne, le Conseil œcuménique des Églises de Hongrie, l’Église de Grèce, l’Église d’Angleterre, l’Église évangélique A.B. d’Autriche, l’Église orthodoxe des pays tchèques et de la Slovaquie, le Forum œcuménique européen des femmes chrétiennes, le Conseil œcuménique des Jeunes d’Europe, l’Église vieille-catholique d’Autriche ainsi que l’Église orthodoxe de Roumanie. A l’ordre du jour de ce colloque il y eut, entre autres, deux exposés sur la Charta Oecumenica européenne. Le premier fut présenté par Prof. Waclaw Hryniewicz (Pologne) pour le CCEE: “L’Oikoumène et les difficultés qu’elle rencontre aujourd’hui: réflexions théologiques mettant l’accent sur la situation en Europe de l’Est ”. Le deuxième intervenant était Dr. Fritz Erich Anhelm (Allemagne) qui représentait la KEK et développa: “ Une Charte œcuménique des Églises d’Europe ”. Ces deux interventions et le débat qui suivit, prolongé par quatre groupes de travail, ont établi un cadre clair pour la compréhension de ce qu’est une Charte œcuménique. Les participant(e)s à ce colloque ont par ailleurs exposé les attentes et les engagements des Églises européennes par rapport à la Charta Oecumenica, du point de vue des Églises/des Conférences épiscopales/des Organisations. Il a été fait état d’un vif intérêt pour la Charte européenne dans les pays concernés et les Églises. Les rapports soumis par les différents pays peuvent être résumés par la constation suivante: l’œcuménisme et la perspective d’une Charta Oecumenica présentent d’un pays européen à l’autre des variations sensibles. L’importante question du processus dans lequel les Églises, les Conférences épiscopales et les chrétiens d’Europe devraient 1Réconciliation - don de Dieu et source de vie nouvelle, Documents du Deuxième Rassemblement Œcuménique Européen à Graz, (Graz: Styria, 1998) 53.4 Bulletin / Centro Pro UnioneN. 60 / Fall 2001 s’engager dans le cadre du débat et des délibérations portant sur le nouveau projet, fut également abordée. A ce propos, il a été vivement recommandé que ce texte ne soit pas soumis uniquement aux dirigeants ecclésiastiques, mais aussi à des cercles plus larges au sein des Églises, au peuple de Dieu et à différentes personnes. Les structures œcuméniques au niveau des pays et à l’échelle locale, comme par exemple des communautés de travail des Églises chrétiennes, des Conseils nationaux d’Églises, des instituts œcuméniques etc., ou encore les organisations de la jeunesse, devraient vraiment être pris en compte dans ce processus. Le colloque organisé par la KEK et le CCEE à Graz représenta une étape décisive sur le chemin de l’élaboration d’une Charta Oecumenica des Églises européennes. Il fut l’occasion de prendre connaissance de nombreuses difficultés mais aussi de renforcer l’espoir de voir les chrétiens et les Églises d’Europe se rapprocher, au service de l’Évangile de Christ. I.2. Le projet de texte révisé dans la lumière des recommandations formulées à Graz fut donc diffusé en juillet 1999, accompagné d’un courrier adressé à toutes les Églises membres de la KEK, aux Conférences épiscopales et aux organisations associées de la KEK et du CCEE, les invitant à engager un débat approfondi dans leur propre contexte. La lettre d’accompagnement était signée par les deux Présidents, de la KEK et du CCEE et les questions suivantes étaient entre autres présentées aux Églises européennes: 1. Dans quel mesure ce document serait-il accepté par votre Église comme un encouragement et un défi à relever pour renforcer la vie œcuménique et intensifier le partage avec d’autres Églises dans une responsabilité commune vis-à-vis de l’Europe? 2. Quels sont les points particuliers qui d’après-vous devraient être révisés dans ce document, et de quelle façon? 3. Quels aspects relatifs à l’engagement des Églises dans leurs relations les unes aux autres et avec l’Europe, ne figurant pas pour l’instant dans le présent document, souhaitez-vous rajouter? 4. Quelle valeur pratique ce document pourrait-il avoir et de quelle manière pourrait-il être utilisé concrètement afin de promouvoir la vie œcuménique dans votre propre contexte et à l’échelle européenne? Les réponses des Églises et Conférences épiscopales devaient parvenir à la KEK ou au CCEE avant le 1er septembre 2000. II. 1. En ce qui concerne la KEK, la question de la Charta Oecumenica fut largement discutée lors de la session du Comité central (Nyborg/Danemark, 21-26 septembre 1999). A l’issue d’un débat intense, mené dans le cadre d’un Groupe de travail et en séance plénière, les recommandations suivantes ont été formulées à propos de la Charte œcuménique: 1. Les membres du Comité central sont priés de prendre l’initiative d’engager dans leur propre contexte un débat actif sur la Charta Oecumenica. 2. Il est important dans la poursuite du processus global que la coopération avec le CCEE soit maintenue et intensifiée. 3. La KEK est encouragée, dans le cadre de ses activités, à mettre l’accent sur la Charta Oecumenica et à promouvoir le processus de réflexion/d’adoption engagé, et ce au-delà de la simple signature du document. a) La KEK devrait veiller à ce que la Charta Oecumenica soit traduite dans le plus grand nombre possible de langues européennes et solliciter pour ce faire le soutien des Églises membres. b) La KEK pourrait faire appel aux structures d’associa- tions de la jeunesse pour inviter les jeunes à participer activement au processus d’élaboration de la Charte Œcuménique. La KEK devrait encourager les associations de jeunesse à faire figurer la “Charta Oecumenica” à l’ordre du jour de leurs séminaires et consultations, les conseiller et éventuellement les accompagner dans cette démarche. Les Églises membres devraient encourager les jeunes de leurs paroisses à s’intéresser à la Charta Oecumenica. c) La KEK devrait associer au processus d’élaboration non seulement les Églises membres, mais aussi des instances interconfessionnelles, des facultés théologiques et des centres œcuméniques. A l’occasion de sa première réunion àBaar près de Zurich (10- 12 décembre 1999), le Comité mis en place conjointement par la KEK et le CCEE pour la planification de la Rencontre Œcuménique Européenne de l’An 2001, a pris en compte la Charta Oecumenica en décidant de l’inclure à la fois dans la phase préparatoire et dans le programme de la Rencontre. Le Comité conjoint KEK-CCEEa traité en détail le processus de la Charta Oecumenica lors de sa session de Prague (3-6 février 2000) et estimé entre autres que l’avant-projet de texte était bon. En ce qui concerne la suite du processus, le Comité conjoint a recommandé de ne pas ré-écrire entièrement la Charte, mais “au contraire de préserver ses caractéristiques spécifiques. Certaines modifications sont susceptibles d’être apportées, mais il faudrait éviter de surcharger et de rallonger inutilement le texte”. Afin de soutenir le processus de la Charta le Pasteur Dr. Keith Clements a adressé le 20 mars 2000 un courrier aux Églises membres de la KEK, pour les stimuler dans leur débat sur la Charta Oecumenica et leur rappeler la date limite d’envoi des réponses, fixée au 1er septembre 2000. Le Secrétaire général a par ailleurs précisé: “Même si, à ce stade intermédiaire, vous ne l’avez pas encore fait, cela nous intéresserait et nous aiderait grandement de savoir comment s’élabore la réponse de votre propre Église ou organisation, si vous prévoyez p. ex; certaines rencontres ou activités (sessions, publications, etc.). De même, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous faire part éventuellement de problèmes particuliers rencontrés dans l’initialisation de ce travail. Ainsi nous pourrions nous faire une image aussi complète que possible de la Charta dans toute l’Europe.” Conformément à la suggestion des deux organisations à l’origine du projet, la Charte a été traduite - en plus des trois langues officielles: allemand (original), anglais, français - dans au moins 16 autres langues européennes et largement diffusée. LeN. 60 / Fall 2001Bulletin / Centro Pro Unione 5 bureau de la KEK a Genève a reçu de nombreuses demandes d’envoi d’exemplaires supplémentaires à des Églises, des groupes, voire même des individus. Bon nombre d’Églises et d’organisa- tions œcuméniques ont invité des représentants de la KEK à présenter, bien souvent conjointement avec des représentants du CCEE leur projet de Charte lors de diverses manifestations. Des Conseils nationaux d’Églises ainsi que des groupes de travail œcuméniquesont également manifesté leur souhait de participer à ce processus. A partir de ces constatations, il est clair que le projet de texte de la Charte en Europe compte parmi les textes œcuméniques les plus diffusés et discutés en Europe à la fin du siècle. Tout ceci démontre de manière explicite que le processus de la Charta Oecumenica était un succès. II.2 Le bureau de la KEKà Genève avait reçu au total 83 prises de position, réparties comme suit: -36 prises de position des Églises membres, parmi lesquelles 5 Églises d’Allemagne n’étant pas directement membres de la KEK mais faisant partie de l’EKD (Église évangélique d’Allemagne); -12 prises de position de diverses organisations associées à la KEK; -26 réponses de différentes Églises ou organisations œcuméniques qui n’entretiennent aucun lien officiel avec la KEK; -5 prises de position par differents comités et commissions de la KEK; -4 lettres avec des commentaires de personnes privées; Quant à la répartition géographique des réponses du côté de la KEK, trois prises de position venaient de la République Tchèque, deux de la Russie, une de la Roumanie et une autre de la Slovaquie; soit, en tout, pour la région Europe centrale et de l’Est, 7 réponses, ce qui représente à peu près 10% de l’ensemble des réactions reçues. Le plus grand nombre de réponses proviennent de Grande-Bretagne et d’Allemagne. Il faut y rajouter que la proposition de travail des représentants des Églises orthodoxes en Crète (juillet 2000), avaient repris les réactions de dix Églises orthodoxes. Les prises de position des Églises et des organisations/groupes œcuméniques étaient très différenciées, mais toutes montraient à quel point le projet de Charte a été pris au sérieux et discuté. De nombreuses Églises et organisations œcuméniques précisent dans leur lettre d’accompagnement ou dans l’introduction quelle a été leur approche de la Charte, comme p. ex. l’Église évangélique- luthérienne du Danemark, qui a même publié sa prise de position sur son site Internet. Il y a cependant lieu de faire une distinction parmi les réponses reçues, en fonction de leur structure. D’après ce principe, nous avons établi les catégories de prises de position suivantes: a) Réponses à caractère général qui, pour diverses raisons, prennent position par rapport à la Charte sans entrer dans la teneur du texte, comme p. ex. l’Église évangélique- luthérienne de Russie, d’Ukraine, du Kazakhstan et d’Asie centrale. b) Prises de position qui ne font que répondre brièvement aux quatre questions de la lettre d’accompagnement signée par les Présidents (p.ex. le courrier de l’Église évangélique A.C. de Slovaquie; ou encore les remarques du Conseil œcuménique de la République tchèque). c) Quelques réponses entament un débat sur certaines questions qui leur paraissent importantes. (L’Église réformée de France; l’Église évangélique H.B. d’Autriche; l’Alliance évangélique autrichienne; l’Agence d’entraide des Églises évangéliques de Suisse). d) Quelques Églises et organisations œcuméniques ont réagi aux quatres questions et fait d’autres remarques et propositions de modification du texte. (Les Églises d’Irlande; les Églises d’Angleterre; le Conseil œcuménique des Églises de Finlande; l’Église évangélique-luthérienne de Finlande; l’Église d’Écosse; la Fédération des paroisses évangéliques indépendantes d’Allemagne). e) D’autres Églises sont entrées dans les détails au moyen d’un texte parallèle. C’est le cas principalement pour la prise de position de l’Église orthodoxe russe. f) Enfin, diverses Églises et groupes œcuméniques ont apporté leurs modifications directement dans le texte qu’elles ont renvoyé à la KEK (p. ex., le texte révisé lors de la session des représentants orthodoxes en Crète; la Convention internationale des paroisses chrétiennes de Berlin et du Brandebourg e.V.; Gustav-Adolf-Werk, la Communauté de travail des Églises chrétiennes de Suisse). II. 3. Des remarques critiques émanant de diverses Églises et groupes œcuméniques visaient directement le titre. Certaines Églises se demandent pourquoi avoir choisi une expression latine et comment la justifier par rapport aux utilisateurs du texte (l’Église d’Écosse). D’autres Églises ont elles aussi des problèmes avec ce titre et en proposent un autre. L’Église orthodoxe russe est d’avis que l’on ne devrait utiliser que le sous-titre Pour la coopération des Églises en Europe. Le Conseil œcuménique des Églises du Danemark propose comme sous-titre: Lignes directrices pour la coopération des Églises en Europe - Guidelines for the Cooperation of churches in Europe). La prise de position de l’Église évangélique-luthérienne du Danemark est très critique par rapport à l’utilisation du concept de Charta dans ce contexte. De nombreuses réponses montrent que les Églises ne savent pas très bien qui sont les destinataires de la Charta. A cet égard l’utilisation du pronom personnel neutre ‘nous’ semble inappropriée pour une déclaration d’intention (l’Église évangélique H.B. d’Autriche, l’Église évangélique-luthérienne du Danemark). Certaines prises de position indiquent que le ton des engagements est trop général et pas assez concret (l’Église d’Écosse). Pour d’autres, ces engagements sont trop poussés (le Conseil œcuménique des Églises de la République tchèque) et devraient être formulés tout au plus sous la forme de6 Bulletin / Centro Pro UnioneN. 60 / Fall 2001 recommandations (l’Église orthodoxe russe). Quelques Églises s’attendent même à ce qu’il y ait - peut-être en annexe - au moins une réflexion sur la mise en place éventuelle de mécanismes de contrôle pour veiller au respect des engagements pris. La plupart de ces engagements semblent être formulés de telle manière que, d’emblée, ils ne se prêtent à aucune surveillance de leur application. (L’Église évangélique H.B. d’Autriche); Quelques commentateurs pensent que le ton de la Charta est très humble (humble tone - l’Église de la Convention missionnaire de Suède), d’autres par contre ont recommandé que la Charta adopte un ton plus humble (needs to be more modest - le Conseil œcuménique des Églises de la République tchèque). L’Église de la Convention missionnaire de Suède pense que la démarche de la Charta Oecumenica doit être considérée en relation avec la Charte des droits fondamentaux de l’homme. Pour l’Église réformée de France le ton de la Charta est trop ecclésiocentrique. Diverses Églises d’Europe occidentale, p.ex. les Églises des Pays-Bas, sont d’avis que le langage du projet de texte de la Charta est très “marqué” par le contexte des pays où les orthodoxes sont majoritaires. Par contre, le même texte donne l’impression à quelques Églises d’Europe centrale et de l’Est d’être trop occidental (l’Église évangélique des Böhmischen Brüder), ou qu’une conception ecclésiastique trop libérale- protestante préside à ce projet de texte (l’Église orthodoxe russe). Certaines Églises ont également l’impression que le projet de texte est trop empreint de la problématique orthodoxe-catholique et que les préoccupations des Églises minoritaires, plus particulièrement les Pentecôtistes et les Églises des migrants, n’ont pas suffisamment (ou pas du tout) été prises en compte (les Églises ensemble sur le Chemin, Pays-Bas). D’un autre côté l’Agence d’entraide des Églises évangéliques de Suisse pense que les différences d’approche fondamentales des Églises occidentales et de l’Est ne sont pas abordées. Par rapport à la teneur de la Charta, sur laquelle presque toutes les prises de position ont fait des commentaires et des suggestions de modification, les questions suivantes devaient impérativement être éclaircies, même si l’unanimité ne règne pas à leur sujet: - l’eucharistie et l’intercommunion; -la différence entre Église et secte; -le prosélytisme; -le concept de l’unité des Églises, l’utilisation de la Confession de foi de 381. -un seul et même baptême; -le terme “confesser” par rapport à l’Europe; -la spiritualité œcuménique -la question de la mission et de l’évangélisation; -le dialogue avec d’autres religions. Toutes les prises de position sont à peu près d’accord avec la troisième partie de la Charta portant sur laresponsabilité commune des Églises vis-à-vis de l’Europe, même si cette partie du document a suscité beaucoup de questions et de suggestions de modification. Dans la prise de position des Églises orthodoxes russes il est clair que cette partie est la plus importante et qu’elle pourrait devenir la base de l’ensemble du document. L’Église d’Angleterre souhaite recentrer davantage cette partie dans le contexte mondial. Dans sa prise de position, l’Église évangélique- luthérienne du Danemark part du principe que les déclarations sur l’Europe (dans le texte ‘UE’) susceptibles d’engendrer des malentendus, devraient être totalement abandonnées et qu’il faudrait définir clairement ce que l’on entend par Europe. (The EU formulations open misapprehension must be totally removed and it must be clearly defined what is meant by Europe). Quelques prises de position proposent de traiter la question des relations avec le peuple d’Israël (‘judaïsme’ dans le texte) dans un paragraphe séparé de la section Relations avec d’autres religions; un paragraphe 10 a ainsi été suggéré (Gustav-Adolf-Werk). Par contre, la prise de position de l’Église évangélique-luthérienne du Danemark souligne que l’emploi du terme “peuple élu” menait à une inégalité par rapport aux autres religions et que l’accent mis sur les relations avec les musulmans et les juifs est inacceptable. La plupart des prises de position retenues ici ont été formulées avant la parution de la déclaration catholique “Dominus Iesus”. Néanmoins, certaines Églises ont pris en compte cette question au moment de formuler leur prise de position. Ainsi, on trouve dans le préambule à la prise de position du Conseil de l’Église évangélique d’Allemagne (EKD) la remarque suivante: “Le sérieux de l’objectif poursuivi par la Charta Oecumenica est cependant remis en question par la déclaration de la congrégation romaine pour la foi, ‘Dominus Iesus’, rendue publique quelques jours avant les délibérations (internes à l’EKD - VI)”. La direction de l’EKD poursuit en ces termes: “A la fois le ton des affirmations (contenues dans la déclaration ‘Dominus Iesus’- VI)) quant au fait d’être l’Église des partenaires œcuméniques, l’absence de description des dialogues œcuméniques et de leurs progrès, ainsi que la date de parution, jettent un doute sur la volonté d’approfondissement de la collaboration des Églises d’Europe et la capacité d’une Charta Oecumenica à détendre la situation ou à contribuer à la mise en place d’un processus de clarification.” La déclaration de la Fédération des Églises protestantes de la Suisse (FEPS) précise: “Notre prise de position par rapport au projet de texte pour la Charta s’inscrit dans le contexte de la discussion suscitée par la déclaration du Vatican ‘Dominus Iesus’. Dans le cadre de la formulation d’une Charta Oecumenica commune se pose la question de la reconnaissance mutuelle en tant qu’Église. La Charta est un document censé être au service de la “coopération entre les Églises d’Europe. Cette formulation est contredite par les affirmations de la déclaration du Vatican ‘Dominus Iesus’, selon lesquelles les Églises évangéliques sont clairement désignées comme communautés religieuses et non comme Églises. Nous souhaitons vivement, continue la FEPS que les Églises sœurs catholiques-romaines, éventuellement également les Églises orthodoxes membres de la KEK, fassent, avant toute signature éventuelle, une déclaration par rapport à cette divergence de langage.” Il est bien connu que l’Église luthérienne évangélique au Danemark a pris une position très critique vis-à-vis de la Charta - et ce, avant même la parution de la déclaration ‘Dominus Iesus’. Le point 6 de la prise de position danoise exige qu’un nouveau projet de texte soit envoyé aux Églises membres avant que la KEK ne convienne d’aucun arrangement ou d’aucune célébrationN. 60 / Fall 2001Bulletin / Centro Pro Unione 7 en ce qui concerne la Charta Oecumenica (“before CEC should arrange any kind of agreement or celebration of the Charta Oecumenica”). Le fait que les médias aient diffusé à large échelle la critique sévère formulée par certaines Églises à l’encontre de la Charta - celle p.ex. de l’Église orthodoxe russe ou de l’Église évangélique luthérienne au Danemark - a influencé de manière négative les prises de position des autres Églises. Le Conseil œcuménique des Églises de Finlande a fait entre autres la remarque suivante:“Bien que nous ayons apprécié le travail préparatoire réalisé par rapport au projet de texte, nous avons noté que certaines Églises membres de la KEK ont d’ores et déjà émis de graves critiques à l’encontre de la CO et de certaines de ces affirmations. Nous craignons que la date limite proposée - le délai semble très court - n’ait pas permis d’asseoir toutes les opinions émises par les Églises. C’est pourquoi nous espérons que la date limite fixée pour la signature de la CO sera reportée et que le texte sera remanié avant d’arriver à un accord commun.” Un autre point de réflexion par rapport à la poursuite du processus concernant la Charta est la question de son autorité, remise en cause par l’Église réformée unie de Grande-Bretagne dans sa prise de position: “Qui doit accepter (si accepter est le mot juste?) la Charta? Le “nous” est-il employé pour la KEK et le CCEE, et/ou leurs Églises membres et Conférences épiscopales, ou qui d’autre? En d’autres termes, qui prend un engagement? comment rendre compte de cet engagement? Sans réponses claires à ces questions cette Charta ne sera rien d’autre qu’un document œcuménique de plus venant grossir la somme des autres bonnes intentions formulées par les rassemblements œcuméniques au cours de ce siècle.” Citons encore la position de l’Église d’Angleterre qui s’attend à ce que la version finale de la Charta soit envoyée une nouvelle fois courant 2001 aux Églises d’Europe: “...sous réserves d’un débat et d’une réception positive de notre Synode général.” Toutes les prises de position des Églises, des Conférences Episcopales et des organisations œcuméniques ont été retenues par le Comité de rédaction CCEE-KEK. Ce Comité s’était réuni à deux reprises - une première fois à Genève du 30 septembre au 3 octobre, et une seconde fois du 16 au 19 novembre 2000, à Francfort-sur-le-Main - pour élaborer un nouveau projet de texte. La nouvelle version a été approuvée par les deux Secrétaires généraux du CCEE et de la KEK, puis envoyée avec une lettre d’accompagnement à tous les membres du Comité conjoint dès décembre 2000. III. Le projet de Charta Oecumenica a fait l’objet de discussions intenses lors de la session du Comité Central (CC) de la KEK à Iasi, du 16 au 22 octobre 2000. Il était déterminant pour la KEK de savoir comment continuer à soutenir au mieux le processus de la Charta Oecumenica qui avait si bien fonctionné jusqu’alors. A ce propos, la question de la signature de la Charta par les deux Présidents du CCEE et de la KEK a été longuement débattue. Le CC a insisté sur l’importance de la Charta Oecumenica pour les Églises d’Europe et souligné que la Charta devait jouer un rôle important lors de la Rencontre œcuménique européenne de Strasbourg. Il était clair pour le CC que la décision finale concernant la suite à donner au processus de la Charta Oecumenica revenait au Comité conjoint; dans cette perspective, le CC réuni à Iasi a recommandé: “que le second projet de texte de la Charta Oecumenica soit présenté et discuté lors de la Rencontre œcuménique européenne de Strasbourg et qu’une lettre d’accompagne- ment ou un préambule soit signé par les deux Présidents à Strasbourg.” En ce qui concerne la poursuite du processus de la Charta Oecumenica après la Rencontre œcuménique européenne de Strasbourg, le CC de la KEK réuni à Iasi a recommandé: “que la version corrigée de la Charta Oecumenica soit, après la Rencontre œcuménique européenne de Strasbourg, envoyée aux Églises membres pour discussion et réponse.” La Charta Oecumenica était un thème central lors de la rencontre du Comité conjoint à Porto. Le deuxième projet de texte a tout d’abord été discuté puis une série de modifications y ont été apportées, avant que le Comité conjoint n’approuve la nouvelle version de la Charta Oecumenica. La question de savoir si, à l’occasion de la Rencontre de Strasbourg, il valait mieux signer directement la Charta ou simplement une lettre d’accompagnement, a été longuement débattue. Après une discussion approfondie le Comité conjoint a décidé que le texte de la Charta Oecumenica approuvé par ce même Comité continuerait à être considéré comme texte de base. Ce même texte a été signé le dimanche 22 avril dans le cadre de la cérémonie de clôture de la Rencontre de Strasbourg par les deux Présidents. Les signatures des deux présidents a été introduit pare les phrases suivantes: "En qualité de présidents de la Conférence des Églises Européennes (KEK) et du Conseil des Conférences Episcopales Européennes (CCEE), nous recommandons à toutes les Églises et Conférences épiscopales d’Europe, de recevoir cette Charta Oecumenica comme document de base et de l’adapter chacune à leur propre contexte. “Avec cette recommandation, nous signons la Charta Oecumenica dans le cadre de la Rencontre Œcuménique Européenne, en ce premier dimanche après la fête de Pâques commune de l’année 2001." Les deux Secrétaires généraux de la KEK et du CCEE ont envoyé une lettre à toutes les Églises membres de la KEK et à toutes les Conférences Episcopales d’Europe. Dans cette lettre on a partagé d’abord quelques impressions sur la Rencontre Œcuménique Européenne, qui s’est tenue à Strasbourg, du 19 au 22 avril. Plus de 250 personnes - comprenant les organes8 Bulletin / Centro Pro UnioneN. 60 / Fall 2001 directeurs de la KEK et du CCEE, d’autres dirigeants ecclésiastiques et un nombre égal de jeunes gens - se sont rencontrées pour cet événement premier du genre en ce début de millénaire, pour prier, étudier et célébrer autour du thème “Et moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps.” Ce fut une vraie rencontre, non seulement entre confessions mais aussi entre jeunes et anciens, venus de toutes les régions d’Europe. La rencontre s’est déroulée dans un état d’esprit d’ouverture à tous les niveaux, et a été marquée par des témoignages personnels émouvants de dirigeants ecclésiastiques et de jeunes, à propos de la vitalité de la foi en Christ ressuscité en ce début de nouveau millénaire, et de la volonté profonde de poursuivre la route vers l’unité chrétienne. Au centre de la Rencontre de Strasbourg il y avait la discussion du texte de la Charta. Après la signature des deux présidentes, qui marquait le lancement de la phase de réception par les Églises en Europe, tous les participants à la Rencontre ont reçu un exemplaire signé de la Charta. "Ce processus de reception sera pour le moins aussi important que la production même de la Charta, et la KEK et le CCEE souhaitent garder un contact étroit avec les discussions qui seront menées par la suite au sein des Églises. Il est clair qu’après un certain laps de temps, une évaluation de la réception et de la mise en œuvre de la Charta et des questions que cette phase aura entraînées, sera nécessaire. En ce qui concerne la KEK, la 12ème Assemblée générale qui se tiendra en 2003 offrira une opportunité appropriée et importante pour ce faire. Le CCEE vérifiera lui aussi le processus de la Charta à l’occasion de son Assemblée plénière en 2003. Le CCEE et la KEK seront alors en mesure de procéder à une évaluation de la nécessité d’une révision du texte de la Charta". Pour la KEK comme pour le CCEE également dans le project d’une Charte Œcuménique il ne s’agisse pas simplement de produire un nouveau texte œcuménique, mais plutôt d’un processus œcuménique nouveau, dans lequel toutes les Églises d’Europe sont bien invitées a s’engager. Le travail et les réponses des Églises en référence à la première version de la Charta ont été assez encouragent, que maintenant la KEK espère ensemble avec son partenaire œcuménique le CCEE que le texte signé à Strasbourg va bien motiver toutes les Églises, les organisations œcuméniques et les chrétiennes et les chrétiens de toute l’Europe de continuer le chemin indiqué par ce project.N. 59 / Spring 2001Bulletin / Centro Pro Unione 9 Centro Conferenze CCCC La «Charta Oecumenica»: una nuova sfida per le Chiese in Europa Prospettiva del Consiglio delle Conferenze Episcopali d’Europa (CCEE) Aldo Giordano Segretario Generale, Consiglio delle Conferenze Episcopali d’Europa (Conferenza tenuta al Centro Pro Unione, mercoledì, 16 maggio 2001) Un metropolita ortodosso rumeno all’uscita dalla Chiesa Saint Thomas di Strasburgo, il 22 aprile 2001, dopo la firma della Charta Oecumenica da parte del Presidente del CCEE e della KEK, mi ha detto: “il cielo nuvoloso di questi giorni si è aperto per uno squarcio di azzurro su di noi: è un segno che Dio benedice ciò che abbiamo realizzato!”. Percorrendo le strade dell’Europa si ha spesso l’impressione che il cielo sia chiuso o manchi aria fresca da respirare. La Charta Oecumenica è un testo, un processo, ma anche un sogno: contribuire a riaprire il cielo azzurro sull’Europa e le sue Chiese. Sempre più mi rendo conto che un progetto o un’iniziativa delle Chiese vale quanta vita, comunione, preghiera, sofferenza contiene. La Charta è già ora frutto di un lavoro corale, di incontri, di dialoghi, di fatiche, di speranze. Quando al segretariato CCEE abbiamo cominciato a ricevere da tanti luoghi dell’Europa, lettere, messaggi e telefonate da singole persone, comunità di clausura, famiglie religiose, diocesi, parrocchie, movimenti che ci dicevano: “noi stiamo pregando e vivendo per l’incontro ecumenico di Strasburgo e per il processo della Charta Oecumenica” oppure: “noi stiamo organizzando a livello locale incontri per discutere e concretizzare la Charta”, abbiamo avuto la sicurezza che Dio avrebbe benedetto l’incontro e che il processo della Charta avrebbe portato frutto perché era una cosa di Dio, nonostante tutti i nostri limiti ed i nostri peccati. Perché una Charta Oecumenica per l’Europa? La Charta è uno strumento che le Chiese del continente si danno per affrontare con responsabilità le sfide poste dalla storia attuale dell’Europa e del mondo. Come contribuire a costruire una “casa” europea capace di ospitare popoli, culture, etnie, religioni diverse, senza, da un lato, annientare le singole identità con sistemi totalizzanti e senza, dall’altra, cadere nel conflitto distrutti- vo tra le differenze? Come assumersi come europei i problemi dell’umanità intera, specie del sud del mondo, in una logica di scambio di doni? Come essere presenti come Chiese in una società segnata dal pluralismo culturale, etico e religioso? Come affrontare insieme le grandi domande etiche che l’umanità affronta: dalla biomedicina, alla pace, all’ecologia? Come rispondere alla grande domanda di senso, di amore, di felicità che in un’Europa post-ideologica è diventata nuovamente molto udibile, specie tra le giovani generazioni, ed in particolare davanti alle esperienze del dolore e della morte? La Charta nasce dalla coscienza che le Chiese non hanno risposte credibili a questi problemi se non riescono a ritrovare un consenso ed un’unità fra loro. La Charta, inoltre, si inserisce nell’attuale situazione europea del cammino ecumenico. Dopo la caduta del muro il nodo ecumenico europeo di fondo sembra stare nel rapporto tra la cultura e la tradizione dell’ovest e quella dell’est. Alcune dolorose questioni come quella del proselitismo od il rapporto tra Chiese ortodosse e Chiese greco-cattoliche rimandano a questo confronto tra tradizione latina e tradizione orientale. Anche discussioni ecumeniche classiche: ministero ordinato, condivisione eucaristi- ca, primato, mariologia, questioni etiche… sono oggi segnate dal rapporto tra l’est e la cultura europea moderna (o post-moderna). Dietro molte difficoltà attuali si nasconde la paura dell’est di consegnarsi nelle mani di una cultura dell’ovest pluralista, secolarizzata e relativista, che minerebbe la propria tradizione. Ma anche altre voci devono trovare più spazio sulla scena dell’ecumenismo: le Chiese libere, pentecostali, carismatiche…, il sud del mondo e le altre regioni della terra che spesso sentono i nostri dibattiti come molto lontani. Questa è stata anche la mia esperienza durante la ottava assemblea del Consiglio mondiale delle Chiese ad Harare, nel dicembre 1998. Il motivo più serio di una Charta Oecumenica, mi sembra, si trova però nella sfida posta dalla evangelizzazione. Le Chiese non sono credibili nel loro annuncio e testimonianza del vangelo se si presentano disunite o addirittura in conflitto fra loro. È in gioco l’essenza stessa delle Chiese ed il futuro del cristianesimo. 1.Un po’ di storia della Charta La Charta Oecumenica è frutto della Seconda Assemblea Ecumenica Europea che si è tenuta a Graz, Austria, nel 1997 e che aveva proposto nelle raccomandazioni finali di scrivere una serie di linee guida per aiutare le relazioni tra le Chiese in Europa e sostenere i loro impegni comuni. La responsabilità del progetto è stata affidata al Comitato congiunto CCEE-KEK (Consiglio delle Conferenze Episcopali d’Europa e Conferenza delle Chiese d’Europa) che si incontra ogni anno. Alla luce dell’esperienza della preparazione di Graz eNext >